10 mai 2020
Le Collectif des Citoyens de Mayotte a rejoint une procédure judiciaire qui est actuellement examinée au Conseil d’Etat pour dénoncer les pratiques de l’Agence Régionale de Santé de Mayotte mettant gravement en danger la population de notre département.
Le Premier ministre, le ministère des Solidarités et de la Santé, le ministère de l’Intérieur, le ministère des Outre mer se sont portés défendeurs dans ce dossier. L’ordonnance de jugement doit être rendue lundi 11 mai 2020 au plus tôt.
La justice doit examiner les certificats de décès modifiés et les échanges écrits montrant que des médecins du CHM ont caché à certaines familles et aux services funéraires que la cause du décès était le COVID 19. Le gouvernement a pourtant mis en place des règles sanitaires nationales strictes pour éviter la contagion, notamment pour manipulation des défunts et les enterrements. Les familles des défunts, les personnels soignants et les membres des pompes funèbres ont été mis en contact avec des dépouilles contagieuses à leur insu et sans aucune des précautions que l’état d’urgence sanitaire impose.
Malgré des alertes répétées au niveau local et des consignes nationales claires, la direction du CHM et l’ARS de Mayotte ont exposé ces personnes au coronavirus et alimenté la contagion. De fait, l’ARS de Mayotte et la direction du CHM ont participé à la propagation du coronavirus à Mayotte. Le secret médical ne peut justifier la mise en danger d’autrui quand le risque de contagion est avéré.
Quelle que soit l’issue de ce recours judicaire, nous dénonçons le discours mensonger de l’ARS de Mayotte et sa gestion catastrophique de l’épidémie du Coronavirus. Nous dénonçons le discours officiel mettant en cause les pseudo traditions et les comportements injustement attribués aux Mahorais ou encore la pauvreté qui seraient la cause de la propagations de l’épidémie du coronavirus: la mission des services de l’Etat est de faire appliquer la loi, de sanctionner les contrevenants au confinement et de veiller au respect du couvre-feu et la salubrité publique.
L’adage dit que lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse d’avoir la rage : on n’accusera pas les Mahorais pour exonérer les manquements manifestes de l’Etat face à ses obligations à Mayotte.
RA HACHIRI
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