30 avril 2020
L'Agence Régionale de Santé a officielement annoncé le passage de l'île au « stade 3 » du plan de lutte contre le COVID-19. En effet, ces derniers jours l'île a connu une augmentation rapide des personnes contaminées par le virus. Le nombre de cas confirmés passe alors de 326 au 22 avril à 539 au 30 avril, soit une augmentation de 40 % pendant cette période.
Face à cette progression rapide du nombre de cas, qui signe le début de la vague épidémique, le Député Mansour Kamardine monte une nouvelle fois au créneau et en appelle à l'action.
L'intégralité du communiqué du Député
Covid à Mayotte : Mayotte seul territoire de la République à forte dynamique épidémique et territoire le plus démuni. Le « y a qu’à, faut qu’on » du gouvernement doit céder la place à l’action : Des tests des masques et du confinement ciblé
Alors que l’épidémie de coronavirus marque le pas en Métropole dans la plupart des Outre-mer depuis 2 semaines, le Covid explose à Mayotte avec un doublement des cas avérés en 2 semaines et une progression de près de 10% par jour actuellement et cela malgré une capacité quotidienne de tests limitée, révélant froidement les défaillances de la surveillance de l’épidémie à Mayotte.
Avec 539 cas avérés, Mayotte est le territoire d’Outremer qui compte de loin le plus de cas de coronavirus, le plus de cas par habitant, le plus de personnes hospitalisées, le plus d’hospitalisation par habitant et le moins de lits de réanimation par habitant (25 vrais lits de réanimation au total). La circulation non maîtrisée du virus étant un fait remontant à plusieurs semaines, le passage en phase 3 ne change en lui-même rien si ce n’est l’aveu public de l’échec des autorités.
En outre, la saturation des capacités hospitalières du pays voisin de l’Union des Comores entraîne un début d’immigration clandestine sanitaire.
Enfin, la transparence des autorités sanitaires est relative : absence d’informations sur la mobilisation des structures hospitalières par l’épidémie de dengue, absence d’informations sur l’importation de cas de coronavirus en provenance de l’Union des Comores, absence d’information sur l’évolution commune par commune, absence d’informations sur la montée en puissance des capacités de test.
Afin de faire face au mur épidémique qui est devant nous à Mayotte, je demande que le gouvernement prenne enfin les mesures qui s’imposent :
- Doter immédiatement Mayotte de capacités de test de masse ;
- Mobiliser plus fortement la réserve sanitaire de Métropole pour « dé bunkériser » le CHM en multipliant le nombre d’équipes mobiles de dépistage ;
- Envoyer d’urgence un stock de masques dits « grand public » pour doter le maximum de famille ;
- Doter le CHM d’un stock de médicaments susceptibles d’avoir une action curative (hydroxichloroquine, azithromycine et tocilizumab). A cet égard, à ma connaissance, aucun des patients hospitalisés à Mayotte bénéficiant d’un traitement à l’hydroxichloroquine n’a eu besoin d’être placé en réanimation ;
- Constituer une véritable capacité à confiner les cas de coronavirus qui ne peuvent l’être à domicile (les 50 places de confinement de l’internat de Tsararano sont insuffisantes).
Après avoir échoué à endiguer puis à la maîtriser l’épidémie à Mayotte en ne tenant pas compte des alertes et des propositions formulées par les acteurs locaux, le gouvernement n’a d’autre choix que d’agir avec résolution. Le gouvernement doit abandonner le « y a qu’à, faut qu’on » et passer à l’action : puisqu’il recommande de tester massivement, qu’il fasse en sorte qu’on puisse tester massivement, puisqu’il recommande de porter des masques, qu’il fasse en sorte que l’on dispose de masques, puisqu’il recommande de confiner les cas avérés, qu’il fasse en sorte qu’on confine les cas avérés.
Nombres de cas avérés dans les départements d’Outremer le 30 avril :
Nombre de cas avérés pour 100 000 h au 46ème jour après le 1er cas avérés métropole et outremer :
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